mercredi 2 juillet 2014

Sous ta paupière pâle




Sous ta paupière pâle


Dans la lumière diffuse et bleutée du monde qui va s'éveillant -

Que geais, mésanges vertes, noires et quelques merles célèbrent en d'infinis palabres -

Tu es là sous le lin blanc étendue qui te fait presque statue -

Courbes qui montent et descendent -

Le sommeil encore souffle en toi

Sous ta paupière pâle, je sais tes yeux

Tes yeux bleus qui parfois me transpercent

De patience exaspérée où bat la vie.

Soudain ton pied sort du lin blanc et s'anime

Puis c'est fini.

Sous les tilleuls tu te tenais là-bas

Au bout du sentier je t'apercevais

Le sang cognant aux tempes et tremblant vers toi j'avançais

Et c'était donc toi.

Toi. TOI.

T.O.I.

Insensiblement se présentèrent les embûches faites de traîtrise

De ta démarche volontaire, tu tentais de les disperser là-bas

Loin

Mais les embûches revenaient.

À les conjurer mon amour tu t'employais.

Tu avais des bras pour deux, toujours.

La grâce soit sur toi.

Sur ton front éclatant beau et brillant, soleil véritable.

Figé et muet ton amour me porte au-dehors de moi pour et dans la vie pas bien    doué -

Le lin blanc sur ta cambrure

Le souffle du sommeil gorge ta poitrine

Je le devine d'abord puis ça y est, je l'entends

Chaud, à présent distinct et vite impétueux

Il te fait dévoiler ton mollet

Le regard la main aimantés

Le longer des doigts

Jusqu'à la cambrure sous le lin blanc et chaud

Chaud ton corps

Dans l'esprit le temps au fer rouge

Du côté de la vie qui éclate soudain là-haut

Et puis juste là

Si près que ça brûle la peau

Demander pardon

À toi je m'en remets

Je me tiens là recroquevillé

Tout coi dans ton panorama

Je me tiens là

Du côté de la vie qui éclate soudain

Devant toi

Aussi droit que je le peux

Au loin les non-dits et les errements stériles

Voici avec toi

La vie enfin qui éclate.